ORIGINALITE DE
L’APPROCHE ET DES PROJETS
Le sport
s’est construit et développé à l’image de la société et la reflète totalement. Il cristallise les évolutions de celle-ci et est qualifié par les sociologues de « fait social total ». A ce
titre, le sport fait face aux mêmes dérives que celles qui traversent la société :
- Economiques => gigantisme, inaccessibilité économique des activités et
spectacles sportifs, montants démesurés des transferts, paris truqués…
- Sociales => disparition du fair-play, mise à mal de l’éthique et
de la morale du sport, tricheries, dopage, discriminations et violence dans et autour du stade.
- Environnementales => émissions de gaz à effet de serre liées à la
construction des installations sportives et aux déplacements des pratiquants et des spectateurs, production démesurée de déchets, consommation irresponsable d’énergie et obscène d’eau (neige
artificielle, entretien des golfs…).
- De
gouvernance => le modèle sportif pyramidal traditionnel est hyper vertical et descendant,
l’opacité des prises de décisions et la corruption le gangrènent…
Les
Eco-Games constituent un modèle alternatif d’organisation d’événements sportifs qui incite à la réflexion sur ces
dérives et propose des solutions concrètes qui se traduisent par :
- une prise de distance par rapport aux règles,
distances et formats traditionnels de course ;
- la modification du rapport à la pratique
compétitive ;
- le refus des critères de participation fondés sur un
niveau minimum de pratique ;
- le non chronométrage de certaines
épreuves ;
- le refus de structures jugées comme inutiles (arches
de départ/arrivée, tribunes, etc.) ;
- des inscriptions gratuites ou peu onéreuses au
regard du programme proposé et, aussi souvent que possible, un paiement qui s’effectue sous d’autres formes que le numéraire : des conserves et autres produits de première nécessité lors
d’actions en faveur des sans-abris et des mal logés, des matériels et équipements sportifs qui seront ensuite offerts à des populations de jeunes sportifs sans ressources, du matériel scolaire à
destination d’enfants issus de familles vivant dans le dénuement, etc. ;
- l’incitation faite aux pratiquants à passer
« de l’autre côté de la barrière » en contribuant à certaines tâches d’organisation, de type : accompagnateur, ravitailleur, arbitre, pointeur, chronométreur, photographe,
etc.
Au-delà du programme purement sportif, les
Eco-Games proposent systématiquement à l’ensemble des acteurs du sport (participants, staff, spectateurs, partenaires, médias) un panel d’activités
extra-sportives (conférences, expositions, films, quizz environnementaux, opérations de ramassage de déchets et autres collectes d’équipements sportifs) mettant en perspective (PRISE
DE CONSCIENCE) les multiples impacts visibles et invisibles de leurs pratiques sur l’environnement, et les sensibilisant (RESPONSABILISATION) aux manières concrètes de bonifier leur empreinte
écologique.
Pour
résumer, les Eco-Games sont des « anti-Jeux Olympiques » ! Les JO poussent la démesure et le gaspillage à l'extrême, la Planète
entière est amenée à se déplacer vers des sites-hôtes au bout du monde en dépensant des sommes et une énergie folles, et l'héritage qu'ils laissent derrière eux (quand il est bénéfique) reste
incertain, limité et provisoire au regard de leur énormité dans le registre purement sportif. A l’inverse, les Eco-Games constituent le prototype absolu du micro-événement « qui crée
l’événement » pour chaque territoire concerné, dans une logique de relocalisation de l’activité tant sociale qu’économique, et de respect absolu de l’environnement et des écosystèmes
locaux.